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Photo du rédacteurClotaire Mandel

Vallée du spiti : plus d'asphalte que prévu

Par où commencer ? Acclimatation : Si vous venez du Ladakh, ca devrait se passer sans trop de problème, en sachant que l'on repasse une fois seulement à 4500m d'altitude. Saison : L'ouverture des cols dépendent chaque année de la météo, mais globalement entre mai et octobre Ensuite les cols sont enneigés. Une petite fenêtre chaque année donc, qui permet d'aller rouler là haut. Concernant la météo pendant que nous y étions, globalement, il a fait chaud. Surprenamment chaud. En revanche, c'est de la moyenne/haute montagne constante, et la météo peut vite changer et pour le pire. Je prendrais dans tous les cas gants, bonnets, buff et une paire de sur-gants en plastique épais pour faire la vaisselle : les moins cher et les plus efficaces des gants étanches... Encore pas mal de choses à dire, Conseils, notes et idées en vracs à retrouver à la fin de l'article.

Peut être même plus que le Ladakh, la vallée du Spiti restait mystérieuse, comme un espèce de faux secret que se repasse les cyclistes. C'était vendu un peu comme le graal du tout terrain dans les environs. Entre les photos de monastères, de piste poussiéreuses et de hauts sommets. Tout ce que l'on recherche en somme. Pourtant, ça ne s'est pas nécessairement déroulé comme prévu. Le monde change, les choses avancent très vite. Et cette région du monde connait elle aussi l'heure du changement.

Koksar - Chhota dara : Passage du checkpoint et c'est la que commence la montée vers les plus hauts plateaux. Ici on trouve de quoi manger et dormir, et il est vraiment aisé de pousser quelques centaines de mètres et camper au bord de la rivière. L'endroit est absolument parfait. Certains proposent même des tentes de luxe avec salle de bain à l'intérieur, les prix étaient honnêtes. C'est aussi là que l'asphalte s'arrête, et nous pensions que ca durerait jusqu'à l'autre bout de la vallée.

C'est haut et bas jusqu'à chhota dara, mais la route est plutôt bonne. On trouve quelques petites échoppes au bord de la route pour manger, et de l'eau partout sur la route. Entre Chatru et Chhota Dara, la route est vraiment mauvaise, ne pas espérer faire plus de 10km par heure. Elle est cependant aussi belle qu'elle est chaotique.


Chhota Dara était apparement un lieu de passage pour les touristes, avec auberge de jeunesse et tout. Il ne restait plus grand chose du dit lieu à notre passage, dû aux fortes pluies et glissement de terrain. Nous avons passé la nuit ici. Mais c'est un endroit connu pour les glissements de terrain et les chutes de cailloux plus ou moins gros, attention à l'endroit où vous plantez la tente !

Chhota dara - Kunzun la : La route est toujours aussi chaotique juqu'au pied du col, à Batal. Quelques petits restos où trouver aussi des snacks et potentiellement un morceau de matelas à l'abri en cas de mauvais temps. D'ici commence le col du Kunzum la, qui nous a pris environ 2h à grimper. La route était bien meilleur que prévu dans le col, et la progression facile.

Le col est vraiment chouette, le temps de faire le tour de la stupa, de prendre quelques photos à l'ombre des drapeaux de prières et il est l'heure de redescendre. On trouve des toilettes et de l'eau au sommet.



Du col à Kaza : La descente est sublime, et les possibilités de camper légion. C'est vraiment la vallée que j'espérais voir qui s'offre devant nous. Et du pied du col commence l'asphalte, qui semble neuf de chez neuf, un régal à rouler.




D'ici jusque Kaza, la route est relativement plate, en tout cas comparativement aux semaines passées. A Losar, vous trouverez tout ce qu'il est nécessaire. Un toit, un endroit où camper, des restaurants et petites épiceries. Ensuite, la route va de villages en villages. Cependant ce n'est pas si évident de trouver à manger, la plupart n'étant que quelques habitations. Quelques unes font surement office de homestay, mais nous les avons laissés volontairement de côté.

Kaza est alors à portée de vue. Nous passons devant le célèbre monastère de Keylong et décidons de le garder pour le lendemain. Les photos sur internet travestissent probablement la réalité puisqu'il n'est pas si impressionnant, les couleurs pas aussi chatoyantes. Et puis nous sommes aussi pressé d'arriver sur Kaza, trouver autre chose que du riz et des lentilles.

Kaza : Rien d'exceptionnel à dire de Kaza. Je m'attendais à un peu plus spectaculaire, mais rien de spécial ici. Parfait pour se reposer et faire le plein. Si l'on continue la route, c'est ici que l'on fait le permis qui nous permet de poursuivre sur la route qui frôle la frontière Tibétaine. C'est rapide et efficace, en échange de photos d'identité, quelques roupies et une photocopie du visa/passeport. Un magasin en face offre tous ces services.

Le monastère de Keylong ne m'a pas séduit outre mesure. La route est un peu chaotique, et les parties visibles sont assez minimes. La vieille roue à prière est cependant magnifique, tout comme la vue. Ca vaut le déplacement, mais ne pas trop se fier à ce que google offre en photos.

Ce qui en revanche vaut d'être signalé, c'est l'exceptionnel rendez vous des voyageurs du coin, l'hotel Deyzor. La bouffe est parfaite, le staff adorable. L'hotel est magnifique, plein de souvenirs aux murs des précédents voyages du couple de proprio Australo-indien. On pourrait passer des heures entiers à décrypter les murs. Les chambres sont magnifiques et loin des standards du coin. De plus, si vous êtes chanceux, il y aura de la place pour vous cyclistes, sans que vous n'ayez à payer l'hébérgement. Ne pas louper cet endroit ! De Kaza à Nako : Asphalte, pour encore un bon moment. La route est vraiment chouette et le trafic réduit. L'approvisionnement dans les villages est plutôt spartiate, et parfois il faut cuisiner au bord de la route car les villes n'ont rien à offrir, d'autant plus que la vallée a fermé deux ans durant et les derniers homestays ont fermés.



Un peu de gravel de temps à autre, dans une vallée qui s'avérera être plus ou moins la même pendant pas mal de jours. On commence ici aussi à laisser les hauts sommets derrière nous et même si la vallée suivant la course folle de la rivière Spiti est chouette, elle devient vite redondante. Le monastère de Tabo est à ne pas louper. Fort probablement le plus beau qu'il m'est était donné de visiter. Les peintures murales, l'atmosphère, tout est merveilleux. L'un des plus vieux de la vallée avec plus de mille ans au compteur. On ne peut pas prendre de photos à l'intérieur, donc il faudra s'en tenir à mes mots ou à votre visite future ! Mais oui, sublime. Les peintures sont impressionnantes de travail, de précision, de conservation. Nous avons campé sur la falaise à flanc de rivière, derrière l'hélipad, petit coin de paradis.

Le col menant à Nako est assez long et fastidieux, mais la vue grandiose. Et pour info nous ne l'avons pas roulé. Nous avonns attendu un bon moment un bon moment au pied du col pendant que notre camarade se faisait vacciner pour la rage après une attaque de chien. Et la flemme nous envahissant, nous avons sauté à l'arrière d'un pickup. Nako n'apporte rien de spécial qu'un grand village himalayen. Des hotels et des restaurants très moyen. Un monastère et une vue sublime. De là, c'est la descente asphaltée vers Pooh.

Pooh : C'est la première ville de cette taille et avec une telle vie que je croise depuis bien des semaines, depuis Srinagar en fait. Là on retrouve l'Inde. Je retrouve ce que je me souvenais de l'Inde. Du traffic, des échoppes qui se chevauchent, une bonne bouffe et des regards nombreux. C'est une ville quelques centaines de mètres plus haut que nous aurions évité si nous avions continué, en revanche, plus lent que prévu, il nous a fallu nous organiser pour avancer un peu plus vite. Ainsi notre aventure dans la vallée du Spiti s'arrête ici puisque nous continuons en bus vers Shimla, et ça c'est une autre aventure, au prochain numéro.

 

Informations : Quelques infos en vrac, glanées, et qui peuvent peut être aider les prochains à s'élancer sur cette route. - En guise d'acclimatation, venir du Ladakh fera l'affaire, et sinon cela monte suffisamment lentement et pas suffisamment haut pour que ça soit un réel problème. - Permis nécessaire pour continuer après Kaza en direction de Shimla, l'inverse est vrai aussi. Venant de l'ouest, nous l'avons fait faire en 10 minutes à Kaza.

- Peu de raisons de balader plus de 2L d'eau. Entre les dhabas et les rivières, les petites chutes d'eau et les voitures qui passent, vraiment pas de raisons de trop porter. Les cols sont les seuls endroits où on peut manquer, mais ce n'est jamais bien long. Pour bivouaquer, on préférera un endroit avec de l'eau à portée, sinon il faut trainer un peu plus évidemment. - La route relativement bonne, sauf la portion jusqu'au pied du Kunzum La. Le col lui même est en bonne condition, et de l'autre côté, c'est un asphalte parfait qui s'étale presque tout du long. Nous avons été surpris par la qualité de la route et le pourcentage d'asphalte. Agréablement surpris en un sen, mais aussi un peu déçu, l'aventure n'étant pas au rendez vous. - Des gros pneus. Pas absolument nécessaire, mais c'était un vrai confort tout le long me concernant.

- On trouve facilement où camper, quelques homestays aussi, et des hotels dans les gros villages. On peut aisément se passer de réchaud et de tente ici aussi. - Vraiment charmé par l'accueil des locaux, vraiment charmé par les encouragements d'une grosse majorité de ceux que l'on croise. - Pour éviter d'avoir à cuisiner (essence, fatigue, flemme, approvisionnement) il est bon d'avoir une petite lunch box, de commander plus et d'emporter pour le midi et/ou le soir. - Pas d'armée ici, et peu de traffic, un régal. - Pas tant de préparations en amont nécessaires. Bon, des bonnes jambes et un corps acclimaté, mais la route est plutôt évidente et pas besoin de trop étudier la carte pour savoir ou récupérer eau et nourriture. - Le temps devant soi c'est la clé, les spots de camping étant légions et grandioses. - Un peu déçu du côté aventure que j'attendais et qui finalement s'est révélé bien plus facile et confortable que je ne le pensais. Ce n'est pas ici que je trouverais les grands espaces, les steppes et les centaines de kilomètres de poussières. Et voila. Je crois que c'est à peu prés tout ce que j'ai à dire. C'est vraiment chouette, mais moins grandiose que je ne l'imaginais. J'en attendais trop je pense, et je n'étais pas le seul. Encore une fois, j'ai du mal à trouver ici la solitude et l'aventure que je recherche. Beaucoup trop facile, beaucoup trop d'accès aux humains et aux produits de première nécessité. J'aurais probablement été déçu de n'y être allé que pour ça, en revanche ca aurait été dommage de passer ailleurs en étant dans le coin. Mais nous avions hésité à un moment, ayant peur que ce soit trop dur et trop lent. D'autant plus que les cyclistes croisés n'étaient pas encourageant. Beaucoup plus facile que prévu !


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