top of page

L'antivol.

Photo du rédacteur: Clotaire MandelClotaire Mandel

Dernière mise à jour : 22 sept. 2019



Voici ici ma maigre réflexion sur l’antivol.

Je me suis rendu compte il y a peu que je me trainais un antivol plus la rallonge depuis plus d’un an. Environ 1,5kg pendant 1 an, pour quelques utilisations tout au plus.


Et donc, pourquoi pas s’en séparer ? En effet, c’est l’idée. Comme il peut m’être utile en France, qu’il coute cher et que la fin approche lentement, je le conserve jusqu’au bout.

Ce qui en soit révèle encore un attachement à un objet qui m'est inutile. Mais ce dont je suis sur, c’est que la suite ne se fera qu’avec un antivol beaucoup plus léger et basique.


Pourquoi ce changement ?


Je pense qu’on part quasi systématiquement avec un antivol. Évidemment on ne veut pas se faire dépouiller de son vélo. On l’attache tout le temps et partout, au cas où.

Puis de moins en moins. On part avec cet antivol comme on part avec des sacoches pleines de tout un tas de choses. Juste au cas où. On remplit. Si jamais il fait froid, ou si jamais.. La liste est interminable. On part avec ce lourd objet qui est, à mon humble avis, tout aussi encombrant que nos peurs et appréhensions. Pas forcément les notres cependant, mais celle des autres. Celle avec laquelle on nous contamine, parce que les paroles de départ sont rarement encourageantes. Tout les cyclos en sont conscient, les commentaires de base sont rarement positifs : “Et si..”, “Et tu n’as pas peur ?”..

J’aimerais juste qu’on me souhaite bonne route. Je prends soin de moi, promis, dites ça aux autre chauffeurs. Une des raisons pour laquelle je suis parti en disant que j'allais tout droit, ne révélant qu’après ma destination, qui finalement ne s’avère être qu'une étape dans un cercle un peu plus grand.

Donc on part avec ce bel antivol hyper costaud, personne ne partira à nouveau avec mon vélo.

Et un an plus tard je le regarde en rigolant. La clé à du mal à faire tourner le mécanisme encrassé. Il change de couleur à mesure que la piste change de ton.


Mais comment fais tu ?


C’est pas compliqué. Pour moi il y a deux cas de figures : danger ou pas danger. Et là c’est moi le plus à même de juger. Selon mon instinct, mes connaissances, ceux des autres, le feeling, la réputation du lieu.


Pas danger : Il est jamais bien loin, volontairement difficile d’accès et plus dur à transporter qu’un vélo ordinaire. Puis tu sens bien que là personne n’y touchera. Ça ne marche pas partout, pas dans chaque pays, mais je vous assure qu’il y a des endroits où je peux le laisser sans penser une seule seconde que quelqu’un aille y toucher.

Tout ne ressemble pas à la jungle Parisienne ou Grenobloise. Et c’est bien souvent dans ces fameux lieux diabolisés sur le petit écran que je peux laisser mes affaires et faire mes courses.

Qui plus est, parfois, j’y pense puis ne l’attache pas, de peur de manquer de respect aux gens chez qui je dors ou avec qui je suis : “Bon je vous aime bien mais comme j’ai peur que vous partiez avec, je l’attache hein”. Je me sentirais mal de faire ça, d’autant plus que si je reste un endroit avec ces dites personnes, c’est que je me sens bien et que je leur fait un minimum confiance.


Danger : Alors là, la base du problème qui n’en est pas un. Dans les zones qui ont cette réputation ou là où les gens seraient susceptibles de s’en approcher avec envie, c’est souvent des zones “protégées”, autrement dit, l’insécurité crée la sécurité. Pas toujours, mais souvent. Puis, si c'est une zone dangereuse et non protégés, la santé du vélo sera probablement le dernier soucis.

Je m’explique : au Kenya, je les trouve tellement parano avec la sécurité qui est présente absolument partout, qu’il ne peut rien se passer. Pas un magasin sans son gardien armé jusqu’aux dents. Un sourire, un s’il te plait, un merci. Et lui est content de garder ce vélo chargé qui semble sorti d’une autre planète.

Les zones sont parfois fondamentalement si peu sur, qu’elles sont couvertes de mécanismes de défense. Il suffit dont de les détourner pour se protéger soi et ses possessions. La nuit : Dormir dehors : Comme je parle de ma pratique, je vais parler de ma manière de dormir dehors. Soit tout ou rien. Soit tout le monde me voit soit personne. Donc dans des endroits isolés, vraiment très peu de chances que quelqu'un gambade la nuit et décide de rentrer à vélo plutôt qu'à pied. De plus, dans de telles conditions, un simple petit antivol qui relie le cadre à l'arceau central de la tente, ça empêche de partir avec sans que la tente bouge. Et bien souvent on reste alerte dehors. Dans une école, commissariat, église, mosquées, là je vois pas trop qui viendrait oser. D'autant plus qu'on a l'aval de quelqu'un pour dormir, que tout le monde passe voir ce fameux voyageur qui installe sa maison portative. Personne n'osera toucher à mes affaires. A l’hôtel : Là pareil, je dors avec mon vélo. Quitte à le mettre dans le lit et moi au sol. Gageons qu'il y a des endroits suffisamment safe pour le laisser à l’accueil ou dans une remise spéciale. S'il y a de la place, ils le mettent parfois même dans une chambre à part. Warmshower/CS : S'arranger pour toujours expliquer en amont et bien faire comprendre qu'on a un beau vélo et que marié avec, on ne s'en sépare pas. Soit les gens ont de la place, soit pas. Mais je préfère dépenser 10USD d’hôtel plutôt que de risquer de perdre le vélo.


Qui plus est :


- Je ne me gêne plus. Si je ne peux pas rentrer le vélo ou le garder à l’œil dans une rue passante non protégée, je vais ailleurs. C’est aussi simple que ça. - Je demande. On part aussi pour se rapprocher du monde dans sa globalité. Alors on regarde autour, jugeant de qui fera un bon gardien de bicyclette et le tour est joué. Je répète encore une fois, je marche à l'instinct, pour à peu prés tout. Meilleur conseiller possible. - L'antivol peut aussi faire baisser la garde. Le sentir en sécurité et passer à autre chose. Le meilleur moyen de le voir disparaitre. Lorsque l'on voit les salaires des gen dans le coin, une petite recherche avec le nom de laa marque sur google peut attirer les convoitises. Convoitises que je comprends tout à fait.

- On ne pars jamais bien longtemps loin de son vélo. Une grosse chaine ou un petit antivol feront bien le même effet. Au milieu de nul part ou dans des villes/pays non réputés pour ça, les mecs se baladent rarement avec la pince monseigneur.


Et si je peux me permettre, une bonne partie du monde croit en l’existence de Dieu, préférant telle ou telle appellation pour désigner notre ami tout là haut dans le ciel. Et ben moi ils me rassurent un peu. Parce que j’imagine que ces gens là auront moins la tentation du vol.

C’est peut être idiot, mais j’ai passé du temps en terre mahométane, et je posais toujours mon vélo contre les mosquées. Le meilleur antivol.

Ça marche avec toutes les maisons de Dieu cependant, bien que les réticences varient.


Bon, c’est pas non plus le monde des bisounours.

Mais là ensuite, ça relève de chacun de sentir les choses, et d’agir en conséquence. Si je ne sens pas du tout l’endroit, je ne reste pas, même pas avec la roue du vélo attaché au poteau, pas bien compliqué de partir avec une sacoche.


Ce qui fait que finalement, je me suis retrouvé dans peu de situation où j’ai du l’attacher, autre que par principe. Et c’est pas faute d’avoir dormi dans un endroit pourri. Mais dans ces cas là, il est aussi prés de moi que le sera ma futur femme en lune de miel.


On se crée beaucoup de problème par méconnaissance du monde. Il ne faut pas agir stupidement, c’est surtout ça. Un coup d’œil à droite et à gauche, un regard bienveillant, une femme sympathique, ils ne verront aucun problème à y jeter un œil pendant quelques minutes.


Ceci dit, je sens mon vélo bien plus en sécurité en Afrique qu’en France. Et de loin.

N’empêche qu’il est rarement loin de moi. Histoire de ne pas non plus tenter le diable.


Conclusion ?


Pour conclure, je dirais que le rapport entre poids, prix et encombrement ne vaut pas du tout d’emmener un tel barda pour le nombre de fois où je l’utilise.

Et il est, d’après mon humble expérience, toujours possible de contourner les situations qui nécessiteraient un tel matériel.

Je suis déjà convaincu, mais j’écris ça pour vous amener à penser à votre propre matériel, en l’occurrence l’antivol.

0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


To buy me a coffee: 

Les petites histoire mensuelles du Pedalistan

Merci de votre intérêt !

Le pedalistan (3).png
bmc_qr.png

A story a day :

le pedalistan www.lepedalistan.com lepedalistan clotaire mandel bikepacking biketouring voyage vélo traversée afrique

bottom of page