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  • Photo du rédacteurClotaire Mandel

La littérature de voyage.

Dernière mise à jour : 26 avr. 2020




En ces temps de confinement, il est de bon ton de rattraper le retard sur la pile de livres mis de côté et de prendre le temps de se plonger dans un bon livre. Et puisqu’il n’y a pas que le vélo dans la vie, mais aussi le voyage sans vélo hey hey ! Je vous propose une petite liste de bouquins qu’il fait bon de lire pour qu’au moins il reste un endroit où les frontières soient encore ouvertes. J’entends ici le voyage au sens large. Il y a de quoi faire dans les récits de voyage certes, mais en prenant des libertés dans l’interprétation du mot voyage on peut arriver à une liste de beaux livres.

Sachant que : C’est une liste qui n’est classifiée en rien, qui va s’agrandir avec le temps. Et si certains auteurs paraissent manquer c’est soit un choix délibéré de ma part, soit une méconnaissance ou encore un simple oubli et la mémoire reviendra bien vite pour combler les lacunes. J'ai aussi certains livres de côté qu'il me tarde de lire et dont je parlerais surement plus tard. Ouvrir la liste rend le premier ouvrage significatif, et je crois que c’est ainsi que ça commence. - Knulp, de Herman Hesse - 1915 Même si je trouve une constance dans la richesse de ses œuvres littéraires, je trouve que Knulp me parle particulièrement. Pas du tout un peu plus lu ou connu, loin de là, pourtant j’aime sa profondeur et le recommande chaudement. - Ermites dans la Taiga de Vassili Peskov - 1983 Un des livres où il fût difficile de faire autre chose que de le lire pour le finir au plus vite. Ce n’est pas tant pour la prose que pour l’histoire complètement folle et passionnante de cette familles Russe. Il y a une suite au bouquin aussi, je vous laisse découvrir tout ça, sachant qu’une fois plongé dedans c’est difficile d’en sortir. - Pages d’islam, d’Isabelle Eberhardt - 1932 Celui ci en particulier mais les autres récits aussi. C’est vraiment chouette, poétique. Je pense qu’il est intéressant de lire un peu sur sa vie avant d élire les livres, ça donne une vision toute différente des écrits et de l’implication de l’auteur. - La voie cruelle, d’Ella Maillart - 1952 C’est vraiment pour en citer un, mais je suis un grand amoureux de la femme et des livres. Une autre époque, qui rend nostalgique. Une vie riche et fascinante, un regard perçant et des trajets audacieux. - Courrier de Tartarie, de Peter Fleming - 1936 Directement lié à Ella Maillart. Ce bouquin offre un autre point de vue sur la route qu’ils ont partagée ensemble. Le récit est assez impressionnant et vraiment intéressant quand aux conditions de vie de l’époque dans une telle expédition. Ça a pour effet de faire grandir mon admiration pour Maillart par ailleurs. - Voyage d’une parisienne à Lhassa, d’Alexandra David Néel - 1927 Classique mais indémodable. Absolument fascinant. De la trempe de Maillart, c’est deux là sont de vraies sources d’inspiration. J’aime beaucoup ses autres récits de voyages et ses livres sur la situation entre le Tibet et la Chine au début des années 50. - Voyage au Congo, d’André Gide - 1927 Bon déjà j’avoue que j’aime beaucoup Gide. Certains de ses livres sont un peu plus fades mais j’ai vraiment aimé ces récits de voyage, dont celui ci, sur le Congo en 1927 sous fond de colonialisme européen. - Terre d’ébène, d’Albert Londres - 1929 Un bijou, tristement hilarant. Mais pour Londres comme pour beaucoup d’autres, c’est l’intégralité de la bibliographie qu’il faut lire. Simplement merveilleux. - De Mazas à Jérusalem, de Zo d’axa - 1895 Court et beau. Une idée du voyage sous contrainte suite aux rafles qu’ont subi les anarchistes de la fin du 19éme - début 20éme. Puis pour ne pas qu’il tombe dans l’oubli, ni lui ni ses combats.

- Voyage au bout de la nuit, par LF Céline - 1932 Difficile de passer à côté. Épique, tentaculaire. Un voyage dans notre histoire sous fond de première guerre mondiale, avec les mots et la syntaxe Célinienne. Un chef d’œuvre de la littérature Française, n’en déplaise à certains. - La prose du transsibérien, par Blaise Cendrars - 1913 Difficile de choisir une œuvre parmi tout ce qu’il a pu écrire, cependant celui ci plus qu’un autre puisque je le trouve vraiment poétique et qu’apparemment il n’aurait jamais mis les pieds dans un des wagons de ce mythique train. - Voyages et paysages, de Michel Tournier - 2012 Dense bibliographie que la sienne. Beaucoup de douceur dans ses écrits. J'aime le regard qu'il pose sur les endroits où il va, et je trouve son rapport au voyage vraiment intéressant, et son journal extime est un petit bijou. - L’usage du monde, de Nicolas Bouvier - 1963 Je le mets ici, au cas où certains seraient passé à côté. Que dire de l’œuvre de Bouvier ? Disons qu’une vie peut basculer à lire ses récits de voyage. Clair, concis, poétique. Un de ceux avec qui j’aurais vraiment avoir eu l’occasion d’échanger. - Poteaux d’angle, d’Henri Michaux - 1971 Je chéri les livres de Michaux, tous. Ce recueil d’aphorisme offre beaucoup du génie de Michaux. Loin des récits de voyage moderne et parfois bien trop plat, il a ses mots, son petit monde à lui. Incontournable. - Stéles, de Victor Segalen - 1912 Difficile de parler de Michaux sans parler de Segalen tant les deux vont pour moi de pair. J’ai volontairement choisi un recueil des poésie. Mais ces œuvres vraiment elles et attractives, quoi que parfois plus difficile à accrocher. Prendre le temps d’écouter les podcasts de France culture sur sa vie offre un regard précieux sur l’auteur. - De monde en monde, Annemarie Schwarzenbach - 2012 Pour elle aussi, difficile de l’oublier en ayant parlé de Maillart plus haut. L’ange inconsolable comme dirait France culture. J’aime beaucoup sa plume et son engagement. J’aime la complexité du personnage. Tout est à lire. - Le cœur et ses confins, Cédric Gras - 2014 J’aime la beauté triste de ce livre. Je crois que je l’apprécie surtout parce qu’il me parle. J’ai parfois moins accroché à ces autres bouquins, y retrouvant Chatwin que je n’apprécie pas forcément. Mais c’est une mine d’or quand aux confins de la Russie pour ceux qui ont un penchant Russophile. J’ai trouvé “Saison du voyage”, dernier livre en date, un peu prétentieux et quasi moralisateur. - L’orient sous le voile, de Jane Dieulafoy - Un peu moins connu et pourtant combien intéressant. Beaucoup d’infos sur la Perse, une jolie manière de la décrire et surtout le témoignage d’un autre temps. J’ai trouvé ses bouquins assez fascinants, autant que la personnalité et la biographie de l’auteur. - L’appel de la forêt, de Jack London - 1903 Grand classique indémodable, à lire à tout âge. Mais beaucoup de ses autres livres sont passionnants. Souvent bien moins connu, la liste est longue de ses titres qui m’ont marqués. Le voyage prend différentes formes dans ces romans, mais on en ressort toujours grandi sans aucun doute. - Le tour du monde en 80 jours, de Jules Verne - 1872 Impossible de ne pas parler de Jules Verne. Mais celui ci en particulier. J’ai parfois trouvé ses bouquins longs et lents, mais celui ci est une petite merveille. L’univers de Verne est incontournable. - Les clochards célestes, de Jack Kerouac - 1958 Probablement un de ces livres qui pourrait être cité dans les influences qui ont fait germer l'envie de départ. Le livre autant que l’auteur d’ailleurs. Celui ci est, à mon humble avis, le plus fou, le plus acrobatique. Une autre époque. S’il devait en rester que deux, celui ci et “Sur la route”, sans aucun doute. - Seul autour du monde, de Joshua Slocum - 1900 Grand classique de la littérature marine, il a même donné son prénom à l’un des bateaux de Moitessier. Un chouette bouquin venant du premier homme à avoir fait le tour de la planète en voilier. De l’humour et de l’humilité. Et nous ne sommes pas assommé par les infos techniques des bateaux qui chez certains autres auteurs peut devenir indigeste si l’on a aucune idée de quoi ils peuvent bien parler. - La longue route, de Bernard Moitessier - 1971 J’ai un grand grand respect pour cet homme. Ses livres sont vraiment chouettes, et l’histoire de sa participation au premier golden globe en 1968 est merveilleuse d’humilité. C’est celui qui à fait naitre et grandir mon envie de prendre la mer en voilier ! Affaire à suivre. J'suis vraiment pas prêt de rentrer. - Méharées, de Théodore Monod - 1989 Changement de décor et on quitte l’océan pour les étendues de sable. Chacun de ses bouquins sont des trésors. Un CV à faire pâlir, et une vie hors norme, tant sur le point de vue morale, intellectuelle et nomade. - Journal, de HD Thoreau J’aurais pu donner Walden, mais je trouve les 3 journaux beaucoup plus intéressants. Cependant encore une fois, tout est à lire à mon humble avis. Et une petite biographie au passage histoire de cerner le personnage et le contexte permet de bien assimiler les bouquins. Probablement une de mes plus grandes influences. - L’inde sans les Anglais, de Pierre Loti - 1903 S’il faut n’en citer qu’un… Une dense bibliographie sortie d’un autre temps. Vraiment intéressant cette vue plongeante sur le voyage fin 19éme début du 20éme. Incontournable. - Dans la roue du monde, de Claude Marthaler - 2004 Difficile de ne pas le citer. Bon, faut aussi dire que c’est un des seuls de la liste qui est toujours en vie… Je n’ai pas pu tout lire car trop loin des librairies depuis trop longtemps mais pour ceux que j’ai lu, c’était vraiment chouette. Simple, efficace. C’est quelqu’un que j’apprécie énormément et qui me redonne sourire et motivation lorsque les jours sont plus nuageux. A travers ses bouquins mais aussi le reportage de PAJU disponible sur youtube. Un de ceux à qui je dois beaucoup je crois. - En Syrie, de Joseph Kessel - 1927 Joli petit livre sur un pays que j’aurais tant aimé parcourir avant le drame moderne. C’est un livre de Kessel parmi tant d’autres, parce sa biblio est dense, dense, dense. Mais toujours aussi qualitatif. Un grand monsieur. - Voyage avec un âne dans les Cévennes, de RL Stevenson - 1879 Beau, simple, éclairant. Un des nombreux bons bouquins de Stevenson, mais celui là parle tout particulièrement à celui qui aime cheminer lentement par les chemins de traverse. Un des livres qui a du envoyer sur la route plus d’une personne. - Voyage à la Mecque, de Richard Francis Burton - Fascinant. J’ai adoré ce bouquin. Beaucoup de risques pris et ce qui est rapporté est magique. Je n’ai malheureusement pas encore pu lire le reste de son œuvre mais celui ci est à lire d’urgence. - A marche forcée, de Slavomir Rawicz - 1956 Classique, un bon récit de voyage. Je suis bien conscient qu’il n’a pas effectué le trajet. En tout cas pas personnellement, cependant d’autres l’ont fait, et donc c’est à prendre pour ce qu’il est : l’illustration de la folie soviétique et la longue marche qui est d’un autre temps et dans des régions qui m'intéressent de prés. - Ebène, de Ryszard Kapuscinski - 2000 Probablement un des livres les plus pertinents sur l’Afrique qu’il m’ait été donné de lire. Vraiment chouette. Comme un air d’Albert Londres derrière ses livres, j’adore. - Manosque-des-plateaux, de Jean Giono - 1930 Voyage au sens large, voyage à côté de chez nous, voyage poétique. En ces temps un peu trouble, Giono est vraiment à l’honneur. C’est vraiment beau et plein d'espoir. - Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson - 2009 Beaucoup beaucoup à dire. Malgré ce que la bienpensance veut faire de lui en ce moment, je l’admire beaucoup. Quelques coups de moins bien sur certains bouquins récents, mais beaucoup de perles. Tant en nouvelles qu’en récits de voyage ou en aphorismes. Incontournable, mais ça ne vous a probablement pas échappé. - Terre des Hommes, de Antoine de Saint Exupéry - 1939 Merveille, bijou, génie. Ce livre comme les autres. Une pensée puissante, forte, dans des mots précis, des phrases concises. Un de ceux que j’aimerais être condamné à redécouvrir éternellement. Pour sur l’un des plus grands écrivains du 21éme. Les correspondances, carnets et biblio offrent un peu de l’Homme qu’il était. - L’été, de Albert Camus - 1950 Court, doux, efficace. Comme une envie de torpeur, de trainer les pieds dans les rues d’une villes ensoleillée du Maghreb. J’admire à outrance Camus comme Saint Ex. Des grands Hommes sans aucun doutes. Et une liste d’écrits sans pareil. - Triste tropique, par Claude Lévi-Strauss - 1955 "Je hais les voyages et les explorateurs". Voici comment le livre commence.

J'ai un immense respect pour l'homme et son travail. Ses livres sont exceptionnels. L'anthropologie est aussi une belle base à la littérature de voyage. Parfois complexe mais tellement riche. Affaire à suivre !

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