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  • Photo du rédacteurClotaire Mandel

C'est culturel.

“C’est culturel”. Il n’y a pas expression plus fourre tout.

Je savais que l’Éthiopie était une terre d’Hommes fiers. La culture est forte, à telle point que le pays divisé en tribus et régions est dans un état de guerre permanente, ci et là.

Donc on se dit qu’il faudra se plier à la culture locale, à la manière dont vivent les gens. C’est dans cet état d’esprit que l’on pénètre dans un pays et que l’on espère y coller le plus, par respect et par envie.


La violence semble faire partie du décor, de la culture locale. On peut très bien s’arrêter boire un café et s’assoir en face d’un individu armé d’un AK47. C’est non pas surprenant, mais banal. On s’y fait.

Les plus petits se font taper dessus par les plus grands, et ainsi de suite jusqu’en haut de l’échelle.

On a vu un gamin se prendre une gifle en pleine rue par un plus âgé que lui, comme ça, juste derrière nous sans que personne n’ai réagi. Sauf ceux qui en rient.

On voit aussi des garçons tirer sur les filles avec une fronde. Des ados se chahuter brutalement en rigolant.


Alors oui on l’a tous fait. Mais ici c’est partout et tout le temps.


Pour faire partir les enfants lorsqu’ils sont trop collants, les plus grands lancent des cailloux ou sortent le bâton. Ça les fait rire et ils reviennent de plus belle peu après. C’est comme ça, presque un jeu. Il n’y a que nous que ca ne fait pas rire.

D’autant plus que ce comportement, ils le reportent sur nous.

Si ils se lancent des cailloux dessus et se tapent à coup de bâton, pourquoi pas sur nous aussi ?


Hier des gamins nous couraient après et lançaient quelques cailloux, devant un adulte. On penserait être plus safe aux cotés d’un adulte puisque lui peut leur dire “Non là vous déconnez, laissez les tranquille”.

Au lieu de ça, il nous regarde en rigolant d’un air de dire “Ce ne sont que des enfants après tout”.

Alors c’est ça, c’est culturel ?

C’est culturel donc on laisse faire, puisqu’on est venu là de notre plein gré ?


Mais la frontière est maigre entre le manque d’éducation, de savoir vivre et la culture de quelqu’un. Loin de moi l’idée de juger ou encore de comparer avec mon éducation, je me demande à quel moment on laisse le brasier prendre et à partir de quand on banalise l’agressivité.


A tel point qu’on se disait “Merde, dommage que l’Éthiopie ne soit pas musulmane”. Franchement dommage oui. Car au moins nous aurions été traités avec plus de respect que ça.

Sans vouloir le tapis rouge, il y a quand même quelques cycles qui finissent à l’hôpital.

Je ne dis pas que l’éducation de mes minots sera parfait mais au moins, j’espère qu’ils s’évertueront à accueillir avec respect et tolérance n’importe qui croisera leur chemin.


Donc c’est culturel. Mais jusqu’à quel point peut on accepter la culture de l’autre, même sur son territoire ? A quel moment cela empiète si brusquement sur nos libertés que l’on ne peut que se protéger derrière notre propre culture et éducation ?


Ça vaut donc finalement pour tout le monde et dans chaque pays. On dit qu’à Rome on se comporte comme les Romains. Mais si les romains se lattent à coup de bâton, c’est perdre une grande bataille que de rentrer chez soi en se disant qu’ils peuvent bien rester dans leur merdier.

Mais que faire ? Je ne veux pas passer pour le néo colonialiste qui apporte l’éducation parfaite qui s’appelle le respect.

Après tout, ce n’est qu’une question de perspective. Peut être sommes nous sur le mauvais chemin avec ce foutu respect. Qui a tord et qui a raison ?


En attendant, je leur fait savoir que je n’accepte pas la violence. J’ai beau être dans leur pays, si il y a des pans de cette culture qui ne me plaisent pas, je me sens dans mon droit que de leur rappeler la mienne et de me protéger derrière.

Ce n’est pas pour changer le pays, c’est pour changer la manière dont sont traités les individus de passage.


Transposez ça maintenant à quelques sujets d’actualité qui se déroule en France et vous verrez que ce n’est jamais ni tout noir ou tout blanc. Il n’y a pas de bonne solution, encore moins à l’imposer sans dialogue aucun.


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